„Daher kommt es, dass in Basel jedermann französisch spricht“. Jugendliche Basler_innen im Welschland (18. und frühes 19. Jahrhundert)

Entre le xviie et le xixe siècle, il était courant, en Suisse alémanique, de se rendre dans les régions francophones de la Confédération pour apprendre le français, une pratique qui n’était pas réservée aux classes les plus hautes de la société, ni aux seuls garçons. Les enfants s’y rendaient à l’âge de 11 à 15 ans, soit en échange avec un enfant francophone, soit en pension ou en séjournant dans un institut. On peut distinguer différentes motivations pour ce voyage des jeunes : l’éducation de manière générale, l’apprentissage du commerce, mais aussi la santé, la connaissance du monde et l’expérience de l’éloignement, censée faire mûrir l’enfant. Les lettres échangées entre les jeunes et leurs parents montrent que les parents restaient investi.e.s dans l’éducation de leurs enfants, même à distance. Cet article s’intéresse d’abord aux modalités du voyage au Welschland telles qu’elles sont évoquées dans le discours de l’époque et surtout dans un corpus d’oraisons funèbres baloises (1760-1840). Puis est abordée la question de l’éducation féminine dans les pensions privées, à travers des correspondances familiales.From the 17th until the 19th century, it was common in German-speaking Switzerland to send children between the ages of 11 and 15 years to the French-speaking parts of Switzerland for language training. This practice was not reserved to the rich nor was it for boys only. According to the parents’ means and preferences, children were sent to private host families, either against money or on the basis of an exchange with another child, or they were sent to professional institutes. There are different motivations for these stays in so-called “Welschland”: apprenticeship in trade, education in general, health, autonomy, and maturity. Letters exchanged between parents and their offspring show that parents remained engaged in the education of their children, despite the distance. In this paper, general aspects of these journeys are described, using statements of the time and in particular funeral orations from Basel (1760-1840). Subsequently, the question of female education in private boarding schools is analyzed by using families’ correspondence